Quand l’échec nous aide à développer notre persévérance

Nous sommes tous susceptibles de connaitre l’échec. Eviter l’échec à tout prix, c’est s’empêcher de vivre d’une certaine manière ; c’est éviter le risque, la nouveauté, c’est se détourner des projets qui nous tiennent le plus à cœur.

Qu’il s’agisse de coaching ou de thérapie, les personnes que j’accompagne sont souvent confrontées à l’échec. Elles me consultent parce qu’elles ont un défi à relever, un comportement à faire évoluer, une phobie à guérir, un TOC de dermatillomanie, etc.

L’échec devient un problème si on le redoute, car alors on lui prête un pouvoir démesuré sur l’image que nous avons de nous-mêmes, le regard des autres, nos capacités, nos vies mêmes… La représentation que nous avons de l’échec peut nous amener à lui attribuer des propriétés qu’il n’a pas réellement.

 

DE L’ÉCHEC A LA PERSÉVÉRANCE : UNE QUESTION DE MINDSET

« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.« 

Nelson Mandela

Puisque l’échec est inévitable, considérons qu’il accompagne nos projets et nos progrès.

C’est notre perception de l’échec, notre état d’esprit qui détermine le rapport que nous entretenons avec les difficultés en général, la déception, et donc avec notre capacité à persévérer.

 

FAIRE DE SON ÉCHEC UN SUCCÈS

Quelle représentation vous faites-vous de l’échec ?

  • Dans une situation d’échec, que vous dites-vous à propos de vous-même? Peut-être des choses comme : « Je n’y arriverai jamais, c’est trop dur… J’en ai marre d’essayer et de ne pas progresser », « Je suis nulle… », « Mais c’est quoi mon problème ? », « De toute façon je ne suis pas persévérant ».
  • A propos des autres? J’entends par exemple : « Ça m’énerve de ne pas être capable de réussir ce que les autres arrivent à faire ! », « Si j’échoue je vais passer pour quelqu’un sur qui on ne peut pas compter ».
  • De la vie en général? Quelque chose comme : « La réussite, ce n’est pas pour moi », « Je ne suis pas un homme de défi », « La vie est dure ».

La réponse à ces questions vous permet d’identifier vos « croyances », c’est-à-dire ce que vous pensez être vrai à propos de vous, des autres, du monde. Et nos croyances ne sont pas toutes « aidantes », je vous laisse le soin d’en faire la liste 😉

Il n’y a pas de magie ; le succès passe par la persévérance. Simplement persévérer n’est pas uniquement une question de volonté et d’efforts insurmontables. C’est une combinaison d’ingrédients, une alchimie. Pour développer sa persévérance, il est très utile de s’entraîner à voir l’échec comme une opportunité d’apprendre, de progresser, de se développer.

 

TROIS INGRÉDIENTS POUR DÉVELOPPER SA PERSÉVÉRANCE

1️⃣ MOTIVATION : pour réussir il faut de la volonté, de la motivation, et de la discipline : le fait de s’y mettre, de s’y tenir, avoir un objectif, savoir pour quoi on le fait, etc.

2️⃣ MINDSET : un état d’esprit, une approche, une conception positive des choses : plutôt que « Je n’y arriverai jamais », se dire « Je suis en train d’apprendre / de progresser / d’explorer ». La science a montré que la persévérance fonctionne comme un muscle, l’intelligence aussi. Cela peut tout à fait se travailler et se développer (voir la référence aux travaux de Carol Dweck à la fin de l’article). A l’inverse, Martin Seligman a apporté la preuve que le découragement s’apprend (cf. références scientifiques et bibliographie).

3️⃣ MÉTHODE : de la méthode pour vous soutenir dans le fait de tenir les engagements que vous prenez vis-à-vis de vous-mêmes.

 

Reprenons point par point :

1️⃣ MOTIVATION : la volonté, la motivation, la discipline

Voici quelques questions à se poser : Quel est mon objectif / quel engagement je veux prendre vis-à-vis de moi-même ? Et pour quoi, quel bénéfice j’aurais à atteindre mon objectif ? Comment vais-je me sentir lorsque j’aurais atteint mon objectif ?

2️⃣ MINDSET : adopter un état d’esprit de développement. Considérer que l’échec me permet d’apprendre, de m’améliorer, de développer de nouvelles tactiques, de nouvelles stratégies. Dans une situation difficile, face à des résultats décevants, identifier au moins une opportunité. Quelques pistes pour trouver une opportunité :

Qu’est-ce que je suis en train d’apprendre de cette situation ? A propos de moi-même, de la personne que je suis ? A propos de mon système de pensée ? A propos de la manière dont je m’y prends ? A propos des autres ? A propos de la vie en général ? …
Quel défi j’ai à affronter ? A quoi je peux apprendre à faire face grâce à cette situation ? Comment cette difficulté / cet échec peuvent me renforcer ? Exemples : assouplir encore plus mon mental, ma façon de penser ; nourrir des pensées plus positives, constructives.
Qu’est-ce que je peux faire évoluer grâce à cette situation ? Quels progrès je peux faire ? Qu’est-ce que j’ai tenté qui ne fonctionne pas ? Qu’est-ce que je n’ai pas encore tenté ? Qu’est-ce que je peux améliorer ?

 

Exemples : la méthode, la technique, la compétence, la motivation, le mode de pensée, etc.

Y a-t-il quelque chose à « lâcher » ; si oui quoi ?

 

Y a-t-il quelque chose à commencer que je n’ai pas encore essayé ; si oui quoi ?

Par exemple la crispation, le découragement, le fait de vouloir faire trop d’un coup… d’être trop exigeant vis-à-vis de moi-même, trop impatient peut-être ?

 

3️⃣ MÉTHODE : de la méthode pour soutenir le fait de tenir ses engagements :

Ce que je vous propose ici s’inspire en partie de la méthode WOOP, élaborée par la psychologue Gabriele Oettigen, au travers de plus de 20 ans de recherche. Cette méthode est utilisée par les étudiants qui veulent développer leur persévérance scolaire, ou pour aider les personnes qui veulent par exemple arrêter de fumer ou perdre du poids.

  • Je me fixe un objectif, ce que nous avons vu à l’étape MOTIVATION : Quel est mon objectif / quel engagement je prends vis-à-vis de moi-même ? Et pour quoi, quel bénéfice j’aurais à atteindre mon objectif ? Comment je me sentirais lorsque j’aurais atteint mon objectif ?

J’élabore une « feuille de route » : j’identifie les ressources dont je vais avoir besoin, la manière dont je vais m’y prendre, à quel moment précis je vais mener les actions, etc. Une certaine discipline sera nécessaire à la mise en œuvre du plan d’action et à l’atteinte de l’objectif (je m’y mets, je m’y tiens…).

  • J’anticipe les obstacles : nos difficultés et nos échecs sont assez souvent le fruit de nos propres comportements et de nos freins personnels. Des obstacles que je vais involontairement me créer.

Par exemple : « Cette semaine je n’ai pas du tout appliqué mes exercices, je n’avais pas envie » (manque de motivation). « Je le fais une fois sur deux, je n’y pense pas » (manque de discipline, d’organisation). « Je n’ai pas eu le temps de faire ce que j’avais prévu de faire, je suis débordé… » (ne pas donner la priorité à son objectif), etc. Comme nous nous connaissons bien, ces obstacles sont généralement prévisibles.

  • J’identifie mon « plan B »– « si l’obstacle … survient, alors je ferais telle chose … ». En effet la science a montré que notre cerveau enregistre les plans « si… alors… ».

Lorsque l’obstacle ou la difficulté va se présenter, je me poserais les questions « MINDSET » décrites plus haut. Par exemple : « Quel est le défi auquel j’ai à faire face ? Comment je peux progresser sur la manière dont je gère les engagements que je prends vis-à-vis de moi-même ? Sur ma motivation ? », etc.

Ensuite je déciderais de ce que je fais : remettre de la motivation, de l’énergie pour tenir mon engagement ? Ou bien le lâcher ? Et pourquoi pas…. à la condition que je lâche pour autre chose qui m’aura permis de progresser, d’apprendre quelque chose de constructif pour moi ! Auquel cas, quel est cet apprentissage / ce progrès que je fais ?

Dans ces deux cas de figure (tenir mon engagement, ou bien le lâcher pour un autre progrès), je « gagne ».

  • Dans tous les cas je tire un enseignement: j’identifie le plus concrètement possible « Ce que j’ai réussi à faire, à apprendre – ce que j’ai découvert à propos de mon mode de fonctionnement ».

Trousse de secours en cas d’urgence 💣💥

Et si j’ai le sentiment de n’avoir rien réussi ou appris du tout ? Si j’ai craqué et mangé trois tablettes de chocolat d’affilée ? Dans ce cas je me pose la question « Qu’est-ce que j’ai réussi à faire ? » plutôt que de ruminer la liste de « Je n’ai pas réussi à… ».

Peut-être que je vais avoir découvert les pensées qui me viennent, les émotions que je ressens au moment où les tablettes de chocolat « m’appellent ». Peut-être que je vais m’être surprise à accepter que ce jour-là je n’ai pas la force de résister, avec compassion vis-à-vis de moi-même plutôt qu’avec violence : « Aujourd’hui, je n’y suis pas encore arrivé. Que puis-je faire demain pour réussir ? ». Et voilà une étape cruciale de franchie vers mes futurs progrès !

 


 

RÉFÉRENCES SCIENTIFIQUES

  • Carol Dweck sur la théorie de l’intelligence – « fixed mindset, growth mindset »

youtube dweck

 

 

BIBLIOGRAPHIE

La-force-de-l-optimisme-apprendre-a-faire-confiance-a-la-vie

 

Travaux issus de la psychologie positive.

Ce livre de Martin Seligman reprend les travaux concernant l’impuissance apprise et comment développer l’optimisme, la persévérance.

 

 

 

 

échec

 

Le livre de Charles Pépin, les vertus de l’échec, dont vous trouverez un résumé ici : https://des-livres-pour-changer-de-vie.com/les-vertus-de-lechec/

 

 

 

 

 

 

 

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